Mise à jour le Vendredi 27 Novembre-2009

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Grippe A - Mais où en sommes-nous vraiment ?

Alexandra Gonzalez, Jim Hare, le jeudi 26 novembre 2009 à 04:00

 

Coup d’envoi de la vaccination dans les collèges et les lycées, alors que le nombre de contaminés vient de connaître un pic d’augmentation.
Malgré les réticences de certaines personnes, les centres de vaccination sont de plus en plus fréquentés. A ce jour, la grippe A (H1N1) a touché plus de deux millions et demi de Français.
La campagne de vaccination prend de l’ampleur : le coup d’envoi vient d’être donné dans les collèges et lycées, alors que la fréquentation des centres de vaccination parisiens a triplé depuis leur ouverture, le 12 novembre dernier. Plus de 22.000 personnes s’y sont déjà fait vacciner contre le virus pandémique H1N1. Pendant ce temps, « la pandémie s’accélère », selon Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, en déplacement hier dans un collège. « Cette grippe n’est pas une grippe comme les autres, elle a des formes graves. Ces jeunes qui doutent, j’ai envie de les emmener dans un service de réanimation pour leur montrer un jeune avec les poumons complètement détruits par la grippe H1N1, ce qu’on ne voit pas avec la grippe saisonnière », a-t-elle ajouté, sentencieuse. Marie Forestier, une des porte-parole des groupes régionaux d’observation de la grippe (Grog), confirme l’accélération. « Près de 712.000 cas de grippe H1N1 nous ont été signalés la semaine dernière, contre 410.000 la semaine précédente. C’est une nette augmentation. Et à ce jour, plus de deux millions et demi de Français ont été infectés par le virus depuis le mois d’août, selon nos estimations. »



Vaccinera ou vaccinera pas ?

Pourtant, bon nombre de gens hésitent encore sur le comportement à adopter, comme nous avons pu le constater mardi dans un centre de vaccination (voir le reportage réalisé dans un centre parisien) . Et les événements survenus au Canada risquent d’ajouter à leur trouble. Avant-hier, l’Organisation mondiale de la santé signalait un nombre inhabituel de réactions allergiques « graves » à un lot de vaccins du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) au Canada. La ministre Roselyne Bachelot a tenté d’éteindre ce début d’incendie. « Ce vaccin n’est pas celui utilisé dans notre pays. C’est une question classique en terme de pharmacovigilance (NDLR : de retirer un lot de vaccins). Le lot défectueux a été retiré de la circulation immédiatement. »

Enfin, pour les plus récalcitrants au vaccin, il faudra tenir encore quelques mois, selon le Pr Debré. « L’épidémie grippale est favorisée par un temps froid, il y a de fortes chances pour qu’elle s’estompe d’ici au mois de mars. On a d’autant plus de chances de voir l’épidémie chuter si beaucoup de personnes se font vacciner, afin de rompre le cycle de contamination. »

Angleterre : la grippe sans le savoir

Le virus est il plus méchant en France qu’en Angleterre ?

Selon l’agence sanitaire officielle, qui a fait des tests sanguins pour contrôler le niveau d’infection, il y a plus d’enfants touchés qu’on ne le croyait en Angleterre. Dans certaines régions (Londres, Birmingham) un tiers des enfants auraient été contaminés cet été mais seulement un sur dix a développé des symptômes. Habituellement, sur deux personnes touchées par le virus de la grippe, l’une développe la maladie. Avec la grippe A (H1N1), il y a 3 à 5 fois plus de gens qui ont été infectés que de malades recensés.

Conclusion de l’agence : le virus est plus répandu mais moins « méchant » qu’on ne l’estimait ; le degré d’immunité des enfants serait plus élevé qu’on ne le croyait ; l’épidémie, à ce jour, est moins sévère qu’on ne l’avait prévu. Ne sont donc vaccinés que les groupes à risque. Pas de vaccination générale dans les lycées et les collèges, comme en France. De plus, les écoles ne sont pas fermées si il y a un cas de grippe A (H1N1). Il y a jusqu'à 715.000 cas recensés qui ont fait 142 morts.

Edition France Soir du jeudi 26 novembre 2009

Grippe A - La vaccination : “C’es...
Grippe

Grippe A(H1N1) : les mutuelles taxées, les médecins toujours méfiants
Article paru le : Mardi 29 Septembre 2009

Alexandra Capuano

C´est officiel : les complémentaires de santé devront participer à l´effort de vaccination contre la grippe A(H1N1) sous la forme d´une « contribution exceptionnelle » à hauteur de 1% de leur chiffre d´affaires, soit 300 millions d´euros. En effet, selon un assureur cité dans Les Echos, « il sera très difficile de tracer assuré par assuré et a posteriori les dépenses de vaccination », ce qui a poussé l´Etat à « se rabattre sur une contribution forfaitaire. »

Les pouvoirs publics ont donc tranché, après un vif débat avec les mutuelles, qui se disaient prêtes à prendre en charge le ticket modérateur (35% du prix du vaccin, le reste étant réglé par l´assurance maladie sur le modèle de la vaccination contre la grippe saisonnière) mais « uniquement pour nos ressortissants », avait indiqué Michel Laxalt, président de l´Union nationale des organismes d´assurance maladie complémentaires (Unocam), au moment où Roselyne Bachelot avait évoqué devant la Commission des affaires sociales de l´Assemblée nationale la possibilité de mettre les complémentaires de santé à contribution.

La seule dépense réellement sûre concerne le prix des doses de vaccins commandées : 876 millions d´euros, selon Les Echos, qui soulignent au passage que, si les complémentaires devaient prendre en charge leur quote-part, « leur contribution avoisinerait les 500 millions d´euros, soit 1,7% de leur chiffre d´affaires. » Cette solution, qui représente donc un « moindre mal », devrait être confirmée et intégrée dans le prochain Projet de loi de financement de la sécurité sociale (Plfss). Elle préfigure aussi une plus importante mise à contribution des complémentaires de santé, susceptibles de devenir des acteurs à part entière du financement de la sécurité sociale.

Informations claires et étayées

Cette mesure intervient alors que le vaccin suscite toujours la polémique dans la communauté médicale, malgré le feu vert de l´Agence européenne du médicament (Emea) sur les produits de GSK, Novartis et Sanofi-Pasteur. Même si le Conseil national de l´Ordre des médecins (Cnom) a pris position en faveur de la vaccination, sur le terrain, les praticiens sont nombreux à manifester leurs réticences : « ne vaudrait-il pas mieux "booster" naturellement le système immunitaire des gens, au lieu de leur imposer un vaccin qui, peut-être, est plus dangereux que la maladie ? », s´interrogeait une généraliste parisienne questionnée par Egora.

Principal obstacle évoqué : le manque de données claires et objectives sur l´efficacité et l´innocuité du vaccin. « D´après ce que je sais, ce vaccin a été prêt plus rapidement que la normale car on a utilisé des techniques de rendement plus rapides [sur des cellules et non sur des œufs, NDLR] et que l´adjuvant utilisé est le même que celui des vaccins antigrippaux "classiques", qui ont déjà été testés à grande échelle », explique encore un gynécologue parisien. « Pour autant, dans l´état actuel de mes connaissances, je ne sais pas encore si je dois recommander largement ce vaccin à mes patientes car une inconnue majeure subsiste: la dangerosité réelle de cette grippe pour les groupes qui ne sont pas à risque. »

Cette situation n´est pas nouvelle en France. Selon un sondage de l´Espace éthique de l´AP-HP, « seulement 40% des répondants se sont fait vacciner au cours des trois dernières saisons grippales. » De plus, les médecins n´apprécieraient pas qu´on leur impose « d´en haut » ce qu´ils estiment relever de la liberté de chacun. S´y ajoutent enfin les doutes récurrents autour d´un vaccin « fait à la va-vite » et peut-être insuffisamment testé, doutes qui rappellent ceux qui planent encore sur le vaccin contre l´hépatite B.

« Deux vaccins anti-grippe A reçoivent le feu vert »
La Croix, Le Monde, La Tribune, Les Echos


La Croix indique en effet que « 2 vaccins contre la grippe A (H1N1) ont obtenu en fin de semaine dernière un avis positif de l’Agence européenne pour l’évaluation des médicaments ».
Le journal note que ceux-ci « devraient, début octobre, se voir délivrer une autorisation de mise sur le marché par la Commission européenne et donc être utilisés en France pour le démarrage de la campagne de vaccination ».
Le quotidien précise que « ces deux vaccins sont le Pandemrix du laboratoire britannique GlaxoSmithKline et le Focetria du Suisse Novartis », et rappelle qu’« au total, le gouvernement a passé commande de 50 millions de doses à GSK et 16 millions à Novartis ».
La Croix revient sur les « inquiétudes chez une partie des professionnels de santé, quant à d’éventuels effets secondaires » des adjuvants contenus dans ces vaccins.
Le journal note que vendredi dernier, l’Afssaps « a tenu un discours rassurant sur le sujet. Elle a précisé que l’adjuvant présent dans le vaccin de Novartis, le MF59, est utilisé depuis 1997 dans un vaccin de la grippe saisonnière, déjà délivré à 45 millions de personnes dans le monde, sans apparition d’effets indésirables importants ».
« Le recul est moins important sur l’adjuvant de GSK, l’AS03, délivré à ce jour à quelques milliers de personnes dans des essais cliniques, là encore sans effets secondaires particuliers », poursuit le quotidien.
Les Echos aborde également ce « feu vert pour les vaccins de GSK et Novartis ».
« Reste à convaincre le grand public et le personnel de santé de l'intérêt de se faire vacciner », constate le journal.
Le quotidien note que « depuis plusieurs semaines la polémique sur la sécurité des vaccins enfle et de nombreux experts redoutent les effets secondaires liés à l'administration massive de produits développés «trop rapidement» ».
Les Echos remarque que « pour couper court aux rumeurs, l'Afssaps suggère de réserver les vaccins sans adjuvant aux populations à risque (femmes enceintes et personnes immunodéprimées) ».
Le journal constate par ailleurs que « la grippe booste la recherche sur les maladies infectieuses », et indique que « la Fondation pour la recherche médicale lance un programme de recherche centré sur les maladies infectieuses émergentes ».
La Tribune relève aussi que 2 vaccins « ont reçu un avis favorable » de l’Emea, et note que Sanofi Pasteur « est en retard » par rapport à ses concurrents.
Le Monde indique de son côté que l’Agence européenne du médicament « recommande un schéma de vaccination en 2 doses à 3 semaines d'intervalle, chez l'adulte - y compris les femmes enceintes - et les enfants à partir de 6 mois, et attend des données complémentaires pour statuer sur l'administration d'une seule dose de vaccin ».

Revue de presse rédigée par Laurent Frichet
TSAVO PRESSE

Les Français « peu inquiets » face à l'épidémie de grippe A
TV5, samedi 19 septembre / www.tv5.org

Un sondage, réalisé par l'Ifop et paru ce week-end dans Dimanche Ouest France, révèle que les Français sont assez peu préoccupés par la perspective d'une épidémie de grippe A/H1N1. Ainsi, 32 % des personnes interrogées se disent inquiètes (27 % plutôt, 5 % tout à fait), et 68 % pas inquiètes (plutôt pas 33 %, pas du tout 35 %). A titre de comparaison, une enquête similaire fin juillet indiquait que 35 % des Français étaient inquiets devant la menace de la grippe A, une proportion qui tend donc à décroître. Les femmes expriment généralement plus d'inquiétude que les hommes (34 % contre 29 %) et les moins de 35 ans (36 %) davantage que les plus de 35 ans (30 %). Parmi toutes les catégories, les ouvriers (46 %) et les employés (38 %) sont les plus inquiets. Enfin, 56 % des personnes interrogées sont plutôt satisfaites de la gestion par le gouvernement de cette crise et 42 % sont plutôt mécontentes, soit une baisse de la confiance par rapport à fin juillet, où la proportion des satisfaits atteignait 64 % et celle des mécontents 35 %.

Grippe A : les complémentaires paieront une partie de la campagne de vaccination
Les Echos, Libération, Le Monde - 18 septembre 2009

Mutuelles, assurances et institutions de prévoyance paieront leur part de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1), rapportent Les Echos. "Le gouvernement cherche un moyen pour réintégrer les complémentaires dans le circuit de paiement et, du même coup, réduire légèrement le déficit de l'Assurance-maladie", explique le quotidien qui précise que "les modalités exactes seront arrêtées dans les prochains jours". La polémique se poursuit autour de l'innocuité des vaccins contre la grippe A, avec des médecins toujours aussi méfiants à leur égard. Une étude réalisée auprès de 4 000 médecins par la Coordination médicale hospitalière (CMH) et MG-France souligne que 56% d'entre eux (47% parmi les libéraux) affirment être prêts à se faire vacciner. "Comment dans ces conditions, peuvent-ils inciter leurs patients à se faire vacciner?", interroge Libération. Tandis que le premier ministre, François Fillon, rendra prochainement son arbitrage sur la stratégie vaccinale nationale, "le gouvernement promet la transparence sur l'évaluation des effets des vaccins afin de rassurer la population", relève Le Monde. Le directeur général de l'Afssaps a d'ailleurs fait savoir que "les rapports d'évaluation des vaccins contre le virus A (H1N1) seraient mis en ligne sur le site de l'Agence", ajoute le quotidien.

Grippe A : malgré des essais cliniques encourageants, la polémique enfle sur les vaccins
Article paru le : Lundi 14 Septembre 2009

Alexandra Capuano


Alors que les résultats des premiers essais cliniques, qui paraissent depuis ce week-end dans les revues médicales internationales, montrent qu´une seule dose de vaccin pourrait être suffisante pour se protéger contre la grippe A(H1N1), les Français s´interrogent sur l´utilité d´une vaccination de masse. Les médecins et paramédicaux, en particulier, sont sceptiques, certains allant jusqu´à les déconseiller les vaccins à leurs patients. Leur crainte : le risque d´effets secondaires à moyen ou long terme, sur lequel on ne dispose pas de recul.

La polémique est relancée par Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie et agrégée de biologie. Inquiète des risques d´une campagne de vaccination qu´elle juge « précipitée », elle a demandé, dans une lettre ouverte à Roselyne Bachelot, plus de transparence sur la nature des vaccins. « Les Français doivent savoir ce qu´on va leur injecter », déclare-t-elle, rappelant au passage que le consentement libre et éclairé des patients avant un traitement est obligatoire depuis la loi Kouchner de 2002.

Mme Rivasi se montre particulièrement préoccupée par la présence d´adjuvants, mis en cause dans les effets secondaires neurologiques les plus graves. Rappelant que des essais cliniques vont très prochainement être menés sur des femmes enceintes et de jeunes enfants avec des vaccins sans adjuvant, elle recommande d´en attendre les résultats, prévus pour décembre, avant de déclencher une vaccination de masse, au moins sur ces populations. « Si le virus était virulent, je verrais les choses autrement. Il ne l´est pas », souligne-t-elle.

De son côté, le Pr. Jean-François Delfraissy, directeur de l´Institut microbiologie et maladies infectieuses (Immi), se veut rassurant : « l´urgence dans la fabrication de ce vaccin ne change rien. Chaque année, on doit en fabriquer un nouveau contre la grippe saisonnière. Ce n´est pas un vaccin au rabais, on sait faire face à la nouveauté. » Même son de cloche chez le Dr Claude Hannoun, expert de la grippe : « je ne crois pas aux effets secondaires neurologiques graves. Vacciner est toujours une précaution », même s´il note qu´il n´y a pas d´urgence actuellement.

Le Pr. Delfraissy insiste également sur les premiers résultats cliniques publiés : deux études menées sur les vaccins du suisse Novartis (avec un adjuvant, 175 participants) et de l´australien CSL (sans adjuvant, 240 participants) ont mis en évidence « une réaction du système immunitaire contre la souche H1N1 dans les 14 jours, et ce, même avec une seule injection », rapporte le New England Journal of Medicine. « C´est une bonne nouvelle », commente le Pr. Delfraissy.

Les effets secondaires observés trois semaines après la vaccination sont plutôt modérés : douleur au point d´injection, fièvre, maux de tête. Néanmoins, il n´y a aucun moyen de préjuger de manifestations secondaires susceptibles d´apparaître à plus long terme. D´autres essais vont être menés en France, auprès de 120 femmes enceintes, avec un vaccin sans adjuvant. Les premiers résultats devraient être obtenus fin novembre.

Une autre étude montre que « le vaccin saisonnier n´apporte pas de bénéfices face au virus A(H1N1) », expose le Pr. Delfraissy. Néanmoins, les personnes nées avant 1950 présentent une concentration d´anticorps supérieure à celles nées après 1980, une différence qui s´explique par le fait que le virus saisonnier était, jusque dans les années 50, de type H1N1.

Cette protection des personnes âgées par rapport aux moins de 30 ans expliquerait l´appétence du virus pour les populations jeunes. De fait, toutes les victimes françaises avaient moins de 65 ans. On compte désormais 5 morts en France métropolitaine (23 sur l´ensemble du territoire français) : un jeune homme de 26 ans vient de décéder à Saint-Etienne.

Grippé et sous Tamiflu depuis quatre jours, ce patient s´est présenté aux urgences samedi soir avec une aggravation de ses symptômes respiratoires, laissant présager une surinfection bactérienne. Malgré un traitement associant Tamiflu et des antibiotiques, il est mort dimanche. On ne sait pas encore s´il souffrait de pathologies ayant pu aggraver son état.

Vaccination Grippe A (H1-N1) : les recommandations du Haut conseil de la santé publique
Article paru le : Jeudi 10 Septembre 2009


Alexandra Capuano
Le cap des 80 cas pour 100 000 habitants a été franchi : l´épidémie de grippe A(H1N1) est officiellement déclarée en France. Si le passage en phase 6 du plan Pandémie n´a pas encore été décidé, Roselyne Bachelot entend bien mobiliser l´exécutif le plus rapidement possible autour de la stratégie vaccinale à adopter.

S´appuyant sur les recommandations du Haut conseil de la santé publique (Hcsp), qui vient de publier un avis de 20 pages sur les priorités sanitaires d´utilisation des vaccins contre le virus A(H1N1), la ministre de la Santé s´engage à arrêter, sous 15 jours, la stratégie « qui pourra être mise en œuvre lorsque les vaccins seront disponibles. » Tout en rappelant que « la France a décidé d´acquérir un nombre de vaccins suffisant pour vacciner l´ensemble de la population », elle souligne la nécessité d´une priorisation, compte tenu du fait que les doses seront livrées « au fur et à mesure de leur production. »

Au total, cinq ordres de priorité ont été définis.

Sans surprise, le Hcsp recommande de vacciner au plus tôt « les personnels de santé, médicosociaux et de secours, en commençant par ceux qui sont amenés à être en contact fréquent et étroit avec des malades grippés ou porteurs de facteurs de risque. »

En revanche, pour les niveaux de priorité parmi la population, il réinscrit en

« Priorité 1 » :

. les femmes enceintes à partir du 2e trimestre,
. les nourrissons de 6 à 23 mois présentant des facteurs de risques
. l´entourage des nourrissons de la naissance à 6 mois.

Au niveau 2, on trouve les personnes âgées de 2 à 64 ans avec des facteurs de risque ;

Au niveau 3, les sujets de plus de 6 mois sans facteur de risque et les plus de 65 ans avec facteur de risque ;

Au niveau 4, les 2 à 18 ans sans facteur de risque ;

Au niveau 5, les plus de 19 ans sans facteur de risque.

Bien entendu, « ces recommandations pourront être réajustées en fonction de nouveaux éléments qui pourraient apparaître », notamment « en fonction des circonstances épidémiologiques et de la disponibilité des vaccins », précise le Haut conseil.

Le Hcsp a également confirmé ses recommandations sur l´utilisation de vaccins sans adjuvant chez des sujets dont le système immunitaire est immature ou modifié : enfants de 6 à 23 mois, femmes enceintes, sujets immunodéprimés, greffés ou atteints de maladies auto-immunes.

Néanmoins, le calendrier d´une procédure d´AMM pour un tel vaccin étant « nécessairement consécutif à celui de la procédure actuelle », ces vaccins pourraient ne pas être massivement disponibles avant la fin de l´année. En effet, seules 800 000 doses sont prévues pour la mi-octobre, relève le Hcsp.
Dans un tel cadre, « en fonction des données d´immunogénicité et de tolérance » ainsi que de « l´évolution des caractéristiques » du virus A(H1N1), des vaccins avec adjuvant pourront être proposés aux femmes enceintes et aux nourrissons de 6 à 23 mois présentant des facteurs de risque. Pour ces vaccins, les données cliniques devraient être disponibles d´ici au début de l´année prochaine.

« Il conviendra de faire en sorte que le médecin ou l´équipe médicale qui prend en charge les personnes avec facteur de risque puisse les signaler si elles n´ont pas été identifiées par le dispositif de vaccination », conclut le Haut conseil, rappelant ainsi le rôle-clé que les médecins traitants doivent et devront jouer dans la lutte contre cette pandémie.

« Des médecins réservés face à la médiatisation de la grippe A »
La Croix, Libération, Le Figaro, Le Parisien, Le Monde, L’Humanité, Les Echos, L'Express numéro 3036, Le Nouvel Observateur numéro 2340


La Croix constate en effet : « «Discours de la peur», «sensationnalisme»… Certains médecins se montrent critiques sur le traitement médiatique de la grippe H1N1. D’autres estiment qu’il est possible «d’informer sans alarmer» ».
Le journal livre les propos du Dr Philippe Foucras, généraliste à Nevers (Nièvre), qui note que « devant l’avalanche d’informations, il est bien difficile de rappeler une vérité que personne ne peut aujourd’hui contester : il n’y a, à ce jour, aucun élément permettant de dire que cette grippe serait plus grave qu’une grippe saisonnière ».
De son côté, le Dr Jean-Michel Séjourné, généraliste à Eymet (Dordogne), remarque qu’« il y a deux types de réaction. Les deux tiers des patients avouent se poser des questions sur toutes les consignes sanitaires données par les pouvoirs publics, ils se demandent si cela est vraiment sérieux. Et puis le dernier tiers est sur la ligne du “complot”, persuadé que cette grippe est une “invention” des politiques et des médias pour qu’on oublie de parler de la crise ».
Enfin, le Pr Bruno Lina, responsable du centre des virus grippaux pour la zone sud, observe quant à lui : « Chaque jour, j’ai entre 3 et 10 appels de journalistes qu’on peut diviser en deux groupes. Il y a ceux qui découvrent le sujet au moment de décrocher leur téléphone et ceux avec qui il est possible de travailler de manière sérieuse ».
Le virologue indique toutefois que « son discours est «en général bien retranscrit dans les médias, y compris ceux de l’audiovisuel» »
Le Figaro note pour sa part que « la vaccination divise les Français ».
Sur sa Une, illustrée d’un portrait de femme portant un masque de protection, le journal relève que « le Haut Conseil de la santé publique recommande de vacciner toute la population. Mais les éventuels effets secondaires du vaccin suscitent craintes et réticences ».
Le quotidien relaie ainsi un rapport de l’organisme, qui recommande la « vaccination pour tous, en commençant par «les personnels de santé, médico-sociaux et de secours» ».
Le Figaro ajoute que « 5 niveaux de priorités ont été définis pour le reste de la population. Sans surprise, la préoccupation majeure est de protéger les sujets les plus vulnérables aux formes graves, voire mortelles de grippe ».
Le journal indique notamment que « les femmes enceintes sont en catégorie 1, aux cotés des nourrissons de 6-23 mois avec des facteurs de risques particuliers ».
L'Express se penche sur ces « médecins antivaccin ».
Le magazine rend ainsi compte d’un sondage mené par l’Espace éthique de l’AP-HP, selon lequel « plus d’un tiers des personnels de santé hésitent ou refusent carrément la fameuse piqûre ».
L’hebdomadaire explique que « l’inquiétude du personnel soignant se focalise très nettement sur la question des effets secondaires ».

Revue de presse rédigée par Laurent Frichet
TSAVO PRESSE

« H1N1 : pas d'usage systématique du Tamiflu »
Libération, Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Le Monde, L’Humanité


C’est ce que note Le Figaro, qui rappelle que « pour beaucoup d'experts, les médicaments antiviraux doivent être réservés aux formes graves ou aux patients présentant un risque de complications ».
Le journal fait le point : « Le traitement est-il utile chez les personnes en bonne santé qui présentent une grippe bénigne ? C'est l'un des points qui fait débat. Actuellement, l'OMS ne le recommande pas, la France non plus ».
Le Pr François Bricaire, infectiologue à la Pitié Salpêtrière, note qu’« à partir du moment où c'est une grippe particulièrement bénigne, dont les symptômes ne durent guère plus d'une journée, les antiviraux n'ont pas vraiment d'intérêt ».
De son côté, le Pr Jean-François Delfraissy, qui coordonne les recherches sur le virus en France, remarque que « le Tamiflu réduit la durée des symptômes, donc potentiellement celle des arrêts de travail. Une utilisation plus large des antiviraux pourrait permettre de réduire les conséquences sociétales et la diffusion de l'épidémie ».
Le Figaro se penche sur « les effets des anti-viraux sur le H1N1 », ou encore note que « depuis le début de la pandémie, seulement 13 cas de résistance du virus au Tamiflu ont été recensés, «un taux conforme aux 0,4% habituels», selon Roche ».
Le journal publie en outre le témoignage d’une de ses stagiaires, Soleyne Joubert, qui, « tout juste guérie, raconte ces quelques jours où elle a eu le sentiment d'être une «pestiférée» ».
Libération livre pour sa part un entretien avec Roselyne Bachelot, qui indique, à propos de la gestion de la pandémie : « Je ne prends pas mes décisions seule ».
La ministre de la Santé ajoute : « Que le tissu citoyen se saisisse de ce débat, je n’y vois que des avantages ».
Le Parisien consacre à nouveau une double page au sujet, constatant que « depuis la rentrée, une dizaine de classes, deux écoles et deux crèches sont déjà fermées pour cause de grippe A ».
Le quotidien publie un entretien avec le Pr Claude Hannoun, virologue, qui déclare notamment : « Oui, le Tamiflu peut freiner l’épidémie ».
La Croix remarque que « la circulation du virus reste modérée », tandis que L’Humanité estime que « la grippe réveille le virus autoritaire de la chancellerie ».
Le journal note en effet qu’« un plan secret prévoit des mesures d’exception dans le domaine de la justice, en cas de pandémie ».Grippe A(H1N1) : 50 personnalités appellent à une gestion plus démocratique
Article paru le : Mardi 8 Septembre 2009


Alexandra Capuano

Les administrés d´un bourg privés d´accolades par décision municipale ; les salariés d´une banque contraints par leur directeur à se faire vacciner ; des mesures dérogatoires aux libertés des détenus à l´étude… Devant la multiplication des mesures contraignantes prises au nom de la lutte contre le virus A(H1N1), une cinquantaine de personnalités du monde médical, politique et associatif ont signé, à l´initiative du journal Libération, un appel pour une gestion « moins opaque » et « plus démocratique » de la pandémie de grippe A(H1N1).

« Au-delà des questions nécessaires du vaccin, des stocks d´antiviraux, des gestes barrière, il y a urgence à mobiliser la société autour de ses valeurs » de bon sens et de solidarité, estiment les signataires. « Les décisions ne doivent pas être prises dans un cénacle d´experts. Le débat doit s´ouvrir sur les enjeux humains et sociétaux des stratégies de lutte. » Soulignant ainsi « l´urgence d´un vrai débat citoyen » et d´une gestion transparente de la crise, ils appellent le gouvernement à ouvrir le débat « sur les enjeux humains et sociétaux. Avec un souci : préserver les règles de la démocratie dans la gestion de cette crise. »

Selon eux, les pouvoirs publics « obsédés par des questions d´ordre public » relèguent au second plan les enjeux humains et démocratiques de la lutte contre la pandémie. Ainsi, lors des conférences de la cellule interministérielle de crise – placée depuis juin sous la responsabilité du ministère de l´Intérieur –, « les échanges sont absents », regrettent les protestataires. « Je suis sidéré, on ne discute pas. Tout se passe dans des groupes d´experts. On ne mobilise personne », dénonce le Pr Jean-Philippe Derenne, ex-chef du service de pneumologie de l´hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

En effet, la discrétion de Nicolas Sarkozy sur la gestion de ce dossier suscite de nombreuses interrogations. « Il n´a lancé aucune initiative. Il n´a toujours pas demandé à recevoir les partis politiques, ni les syndicats », s´étonne Emmanuel Hirsch, responsable de l´Espace éthique de l´AP-HP. Dans l´entourage du président, certaines personnes glissent qu´il laisse les rênes à ses ministres de l´Intérieur et de la Santé « parce qu´il leur fait confiance »…

Aux mesures susceptibles de remettre en question les libertés de chacun, comme la vaccination obligatoire des personnels de santé, s´ajoutent les risques de voir « les plus démunis, les plus isolés, les plus fragiles » se retrouver sans défense contre la grippe, faute de solidarité, dénoncent les signataires. Sans contester le travail accompli par les pouvoirs publics en termes de prévention, ils s´attachent à expliquer que la lutte « ne pourra se résumer à une seule réponse médico-technique, si fine soit-elle. C´est aussi la solidarité, le souci de l´autre, qui permettent d´éviter les dérapages et les exclusions en tout genre. »

« Pour contenir cette grippe, faudra-t-il restreindre les libertés publiques, contourner ou annuler le droit social et réduire l´autonomie des individus ? » En réponse à cette question, les signataires appellent, face à un risque pandémique « encore hypothétique », à « sortir de nos réponses toutes faites, à casser les barrières, à ouvrir les initiatives, à mobiliser l´énorme tissu associatif. Nous appelons chacun, et les pouvoirs publics en premier lieu, à en débattre. »

Grippe A : « Le nombre de cas toujours en hausse »
Le Parisien, Libération, Le Figaro, La Croix, Les Echos, L'Express numéro 3035

Le Parisien relaie des chiffres de l’Institut de veille sanitaire, selon lesquels « le nombre hebdomadaire de cas estimés de grippe A/H1N1 en France métropolitaine est monté à environ 5 000 la semaine dernière, contre 4 500 la semaine précédente ».
Le journal ajoute que « le nombre des cas groupés est en baisse : 17 épisodes entre le 24 et le 30 août, contre 29 la semaine précédente ».
Le Parisien note enfin que « le nombre des consultations pour grippe clinique a été au total de 36 000, soit 57 cas pour 100 000 habitants. Le seuil épidémique […] est de 74 cas pour 100 000 habitants », rappelle le quotidien.
Le journal précise par ailleurs que « les chiffres restent très approximatifs, dans la mesure où l’on ne procède plus à des prélèvements automatiques, sauf pour les cas graves et les cas groupés ».
La Croix aborde également ces données de l’InVS, l’organisme indiquant que « la circulation du virus est avérée ».
De son côté, Les Echos observe que « les PME ont des difficultés à se procurer des masques pour faire face à une éventuelle pandémie ».
Le quotidien cite en effet la CGPME (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises), selon laquelle « les pouvoirs publics ont asséché le marché en préemptant pour leur propre usage une grande part des produits fabriqués ».
Libération indique pour sa part que selon l’OMS, « la fourchette de prix pour une dose de vaccin contre la grippe A (H1N1) » varierait de 1,7 à 14 euros, « selon la richesse du pays acquéreur ».
Le journal cite ainsi le Dr Marie-Paule Kieny, spécialiste des vaccins à l’OMS, qui précise que « les pays à haut revenu pourraient payer entre 10 et 20 dollars [soit entre 7 et 14 euros] la dose, les pays à moyen revenu pourraient payer environ la moitié de cela, et les pays pauvres encore la moitié ».
Le Figaro se penche quant à lui sur « l’étonnante histoire du virus H1N1 », de 1918 à 2009.
Le quotidien relève que « ce nouveau virus […] descend en ligne directe du terrible agent de la grippe dite espagnole qui a fait de 20 à 50 millions de morts entre 1918 et 1920 ».
« Mais depuis, il a subi moult mutations et recombinaisons génétiques avec d’autres virus grippaux qui ont contribué à atténuer sa virulence », note le journal.
Le Figaro remarque en outre que selon des travaux américains, menés par Daniel Perez (Université du Maryland) et publiés dans PLoS Currents, « le potentiel de recombinaison du nouveau H1N1 avec d’autres virus grippaux semble limité pour l’instant ».
Le Pr Berche, professeur de microbiologie à Paris-V, note que « c’est plutôt une bonne nouvelle, mais la période d’étude et le nombre d’animaux observés sont limités. Et puis, il s’agit de modèles expérimentaux, réalisés dans des situations différentes de ce qui se passe dans la nature ».
Enfin, L'Express parle de « test réussi à Nouméa », en Nouvelle-Calédonie, où il n’y a eu « ni panique ni paralysie » dans la gestion de l’épidémie.

Revue de presse rédigée par Laurent Frichet
TSAVO PRESSE

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